Le Blues

Stéphane Koechlin

2000


- Regarde, dit Son House à Willie, qui vient d'entrer.
Willie Brown se frotte les yeux :
- Oh, Little Robert !
- Et il a une guitare !
Tous les 2 éclatent de rire. Mais Johnson fend la foule et vient se planter
au pied de la scène.
- Tu t'es procuré une guitare, garçon ? demande Son avec un sourire ironique.
Qu'est-ce que tu fais avec cette chose ?
Robert ne se démonte pas.
Robert Johnson monte sur scène, s'installe et commence à jouer. La musique est si
lumineuse, si hantée que le public se recueille dans cette étrange liturgie....


...Passionné de blues depuis les temps héroïques d'une préadolescence boutonneuse et pas si sage que ça, je joue cette musique au quotidien depuis maintenant près de trente ans; c'est ma raison de vivre, mon métier, ma religion, c'est aussi ma philosophie.... Patrick Verbeke. (Préface)

Un nouveau siècle commence et le blues tient plus que jamais le haut du pavé. Avec ses mêmes douze mesures, immuables.
Avec ses mêmes chansons, qui parlent de peines et d'espoir. Avec la même ferveur. Avec la même magie. Musique sacrée et musique du diable, ou tout simplement musique des hommes, le blues parle au coeur de chacun. Vagabonds des routes, aventuriers, escrocs, assassins parfois...

Le blues a toujours attiré les mauvais garçons qui rêvaient de s'enfuir avec leur guitare le long des routes et de vivre comme François Villon.

Des rives boueuses du Mississippi aux abattoirs de Chicago ou aux chaînes de montage de Detroit, Stéphane Koechlin, journaliste au Figaroscope, retrace, à travers une série de portraits hauts en couleurs, cette formidable saga du blues.