Histoire de la musique noire
américaine
de
Eileen Southern

Histoire de la musique noire


Première histoire complète de la musique Noirs américains, longtemps attendue aux Etats-Unis comme en France, c'est une importante lacune qu'Eileen Southern a comblé par cet ouvrage si riche et si dense. Spécialiste des études afro-américaines à l'université de Havard après avoir été professeur d'histoire de la musique à la City Univervisity de New York, elle nous fait sentir et comprendre par son érudition et son goût profond pour la musique l'originalité des artistes noirs.

L'histoire commence aux sources, c'est à dire avec des témoignages sur la musique africaine, telle qu'on pouvait la connaître au XVIIè siècle par les récits de voyageurs. Déjà, les grands traits de la musique noire américaine y existent en germe : l'étroite association entre la musique et la danse, l'omniprésence de la musique à chaque instant de la vie.
Il s'agit encore d'une musique essentiellement vocale, rythmée par la pulsation obstinée des tambours. Tous ces traits se retrouvent dans la musique des esclaves qui sauront créer de nouvelles formes, inspirées d'abord des contredanses et des gigues de leurs maîtres, et des hymnes des églises protestantes... A leur tour, ces formes évolueront dans de nombreuses directions, pour exploser dans ces improvisations inégalées auxquelles on a donné le nom de jazz et qui n'ont cessé de nous surprendre par leur prodigieuse diversité.

Mais il n'y a pas que le jazz et le lecteur profane ne pourra qu'être confondu par la richesse et la variété de la musique noire américaine dont le grand compositeur Dvorak a dit un jour : Je trouve dans les mélodies noires de l'Amérique tout ce qu'il faut pour fonder une grande et noble école. Cette prophétie est devenu réalité : le livre d'Eileen Southern en porte le témoignage.